Je suis de la génération de ceux qui, à coups de cours de géographie reçus et de leçons apprises assidûment, ont toujours rêvé d'une grande locomotive franchissant les contreforts des massifs forestiers du Simandou-Nimba, traversant avec rapidité et majesté les savanes arborées de Haute Guinée, s'enfonçant furtivement dans les montagnes boisées du Fouta Djallon, pour croiser gaiement l'harmattan de Guinéé maritime, avec un salut respectueux au mont Kakoulima et un fier regard sur l'Océan Atlantique. On l'appelait déjà fièrment: ''Le TransGuinéen'', avec dans ses wagons imaginaires, du fer d'une teneur exceptionnelle entre 65 et 70%.
Route du fer ou Route de fer
Route du fer ou Route de fer, tout lui sied bien, car cette commutativité correspond à une immense réalité. Le fer du Simandou est incontestablement le plus grand gisement à haute teneur connu et non exploité au monde. C'est le ''Caviar du fer'', affirment les connaisseurs, qui se réjouissent de cet avantage comparatif en matière de carbonation dans l'industrie sidérurgique.
De 1974 à nos jours, cette solution n'a pu malheureusement prospérer. Vers la moitié des années 1990, le Gouvernement guinéen cible le géant anglo-australien Rio Tinto, en vue de l'appuyer dans les prospections des richesses minières du Simandou, jamais véritablement évaluées depuis la colonisation. Rio Tinto obtient une licence d'exploitation et lance les travaux en octobre 1997. Le grand défi pour la joint-venture Rio Tinto Simfer, c'est comment protéger l'environnement humain et naturel en assurant une exploitation correcte des ressources.